Combien coûte la construction d’une route ?

Les travaux routiers représentent chaque année un budget important pour l’État, les communes et les départements. Quel que soit le type de route, plusieurs paramètres influent sur le coût des travaux : matériaux, main d’œuvre, aménagements spécifiques, etc. Vous vous demandez combien coûte la construction d’une route ? Voici tout ce qu’il faut savoir ainsi qu’un ordre d’idée du coût de plusieurs types de voiries et aménagements !

Le territoire national est découpé en un maillage de routes dont les coûts de construction diffèrent selon qu’il s’agit de voiries communales, départementales, nationales ou d’autoroutes. Chacune possède des caractéristiques qui lui sont propres et qui impactent le coût des travaux.

Les routes communales sont les plus nombreuses en France, représentant un cumul d’environ 700 000 kilomètres de chaussées. Elles sont gérées par les communes, qui prennent en charge les coûts de construction et d’entretien des voiries communales. Cependant, elles peuvent transférer cette compétence à l’intercommunalité.

Les routes communales ont généralement deux voies, une pour chaque sens de circulation, à l’exception des chaussées à sens de circulation unique. Elles sont bordées par des trottoirs en milieu urbain et par des accotements en milieu rural. Elles intègrent divers aménagements comme les pistes cyclables, les bandes cyclables, les évacuations d’eaux de ruissellement ou les ronds-points.

Il s’agit des voies reliant les différentes villes d’un département et d’une région. Elles sont gérées par les conseils départementaux qui supportent le coût de construction des routes départementales. Les routes départementales ont deux sens de circulation, le plus souvent avec une voie dans chaque sens.

Certaines portions sont aménagées avec deux voies dans un sens pour permettre par exemple les dépassements. Les routes départementales sont bordées de fossés pour évacuer les eaux pluviales et sont parfois équipées d’ouvrages d’art comme des ponts ou des tunnels. Elles peuvent également être bordées par une piste cyclable. Les routes départementales sont signalées par des bornes à tête jaune.

Les routes nationales traversent une partie du territoire pour relier des centres d’activité majeurs. Ce réseau, facilement repérable à ses bornes à tête rouge, est géré par l’État. C’est donc lui qui finance le coût de construction de nouvelles portions de routes nationales ou de leur réfection.

Les routes nationales ont le plus souvent deux ou quatre voies de circulation selon les secteurs. En effet, certaines portions permettent une circulation plus rapide grâce à l’aménagement en deux fois deux voies avec terre-plein de séparation central. La conception de ces voies express n’est cependant pas identique à celle d’une autoroute.

Les autoroutes sont des chaussées doubles, triples ou quadruples à sens unique de circulation, séparées par un terre-plein central. Conçue pour la circulation à grande vitesse, elles bénéficient d’une conception particulière qui assure une sécurité optimale pour les usagers. Elles ne sont ouvertes ni aux véhicules lents, ni aux vélos, ni à la majorité des deux-roues motorisés de 50 cc.

La conception des autoroutes prévoit un certain nombre d’aménagements permettant de sécuriser les déplacements à grande vitesse. Il n’y a aucune intersection, contrairement à ce qui existe sur certaines portions à deux fois deux voies des nationales. Le tracé suit des règles précises pour limiter la courbure des virages, la pente, ainsi que le nombre et la configuration des échangeurs, entre autres.

Le propriétaire des autoroutes est l’État. C’est lui qui finance les coûts de construction des autoroutes dont il a conservé la gestion. En effet, la plus grande partie du réseau routier est confié à des sociétés privées qui ont pour mission d’assurer l’exploitation, l’entretien et le renouvellement ou la construction.

Construire des routes coûte cher. Chaque projet est unique par le type de route à construire, son tracé et l’environnement dans lequel il s’inscrit. Aussi, il est important de bien connaître les différents éléments qui impactent le coût de construction d’une route.

Il paraît assez évident que le coût de construction d’une route communale n’est pas identique au coût de construction d’une autoroute. Les différents types de routes, communales, départementales, nationales, ainsi que les autoroutes, n’offrent pas les mêmes équipements de sécurité et n’ont pas besoin des mêmes ouvrages annexes. Par exemple, une autoroute comprend plus de ponts qu’une nationale, puisqu’on ne peut y aménager aucun croisement. Les routes perpendiculaires doivent donc passer au-dessus.

Le coût de construction d’une route est aussi directement lié à sa longueur et à sa largeur. En effet, plus une route a d’emprise au sol, plus le travail de terrassement est important. Plus la route est longue et large, plus elle consomme de matériaux pour confectionner les différentes couches d’assise et de roulement.

La structure d’une chaussée est constituée de différentes couches dont la nature et l’épaisseur varie selon le type de route à construire, mais aussi selon la portance du terrain. La couche de forme, l’assise de la chaussée et la couche de roulement nécessitent des granulats et du bitume. En surface, la couche de roulement est conçue en fonction du type et de l’intensité du trafic : circulation de poids lourds, de tracteurs, nombre de véhicules par jour…

La couche de roulement d’une voie communale peut ainsi se contenter d’un enduit routier ou émulsion, tandis que pour une autoroute, les enrobés à chaud sont les plus adaptés en raison de leur résistance et de leur durabilité. Tous ces paramètres techniques influencent le coût de construction de chaque route.

Selon le type de route à construire, il faut prévoir différents équipements annexes indissociables. Ils font partie intégrante du coût de construction de la route. Par exemple, pour une route nationale, il s’agit des ouvrages d’évacuation des eaux pluviales, des aménagements de sécurité des carrefours ou giratoires, des terre-pleins centraux sur les portions à voies multiples, etc. Dans le cas d’une autoroute, il faut construire des gares de péages, des échangeurs, une bande d’arrêt d’urgence dans chaque sens de circulation, un terre-plein central, des ponts, un réseau d’évacuation des eaux pluviales, mais aussi mettre en place un réseau de communication propre à l’autoroute. Toutes ces exigences font que le coût de construction d’une autoroute est le plus élevé de tous.

La nature et le profil du terrain impactent fortement le coût de construction d’une route. En effet, la topographie conditionne le travail de terrassement à réaliser pour intégrer la route dans son environnement. La nature et la consistance du sol et du sous-sol, ainsi que son humidité, ont un impact sur la capacité de portance du terrain qui accueille la route. Le dimensionnement de la chaussée dépend donc directement de la typologie du terrain. D’un environnement à l’autre, une chaussée n’est pas constituée du même type ni de la même quantité de matériaux et cela impacte inévitablement son coût de construction.

Le coût de construction d’une route dépend aussi de l’ampleur des travaux et des compétences nécessaires pour les réaliser. Ainsi, les grands chantiers comme ceux des autoroutes sont les plus coûteux car ils nécessitent un personnel qualifié pour la conduite d’engins de terrassement spécifiques et pour l’application de revêtements à l’aide de machines comme les finisseurs. Le niveau de compétences techniques des équipages impacte lui aussi le coût de construction d’une route.

La construction d’une route requiert l’utilisation de différents types de granulats pour créer les couches successives qui constituent la chaussée. Issus de gravières ou de carrières situés à proximité du chantier, leur fourniture et leur transport représente une partie du coût des travaux de construction d’une route. Le type et l’épaisseur de granulats mis en œuvre dépend à la fois de la nature du terrain qui accueille la route, mais aussi de l’intensité et du type de trafic qu’elle va recevoir.

En plus des granulats, la construction d’une route utilise des liants à base de bitume pour constituer la couche de roulement. Fabriqué à base de pétrole, le bitume a un coût qui peut fluctuer rapidement. Selon le type de route à construire, la couche de roulement peut être réalisée à l’aide d’émulsions bitumeuses, d’enduits bitumeux ou d’enrobés à chaud ou à froid. Le choix dépend là aussi de paramètres liés au type et à l’intensité du trafic, mais aussi au niveau de confort et de sécurité recherché.

Le coût de main-d’œuvre est très important dans la construction d’une route. En effet, à chaque étape du chantier, une main d’œuvre qualifiée est nécessaire pour conduire les engins, utiliser du matériel de guidage de haute technologie ou appliquer les revêtements de voirie.

Cette main-d’œuvre peut être celle de l’entreprise chargée de la réalisation des travaux. Cependant, beaucoup d’entreprises de travaux routiers font appel à des entreprises sous-traitantes, car elles n’ont pas toutes les compétences ou le nombre d’effectifs requis en interne. Une autre solution est de faire appel à une entreprise de location de matériel comme Asphalte qui propose la mise à disposition d’équipes qualifiées pour tous vos chantiers, même les plus complexes.

Enfin, un autre poste de dépenses majeur à prendre en compte pour évaluer le coût de construction d’une route est celui des engins et équipements nécessaires à la réalisation des travaux. Des engins de terrassement aux finisseurs chargés de répandre le revêtement de la couche de roulement avec une extrême précision, un chantier de construction routière nécessite du matériel performant et en bon état. Les entreprises ont le choix entre investir dans leur propre matériel ou faire appel à la location de machines spéciales, comme des finisseurs, des alimentateurs, compacteur... pour la construction de routes, avec un partenaire comme Asphalte.

Pour vous donner une idée des coûts de construction de divers types de routes et ouvrages routiers, nous avons consulté des bases de données en ligne. Il en ressort les coûts moyens suivants.

Le coût moyen de construction d’une piste cyclable sur chaussée en 2020-2021 est de 10 000 euros HT par kilomètre. La piste cyclable sur chaussée est une voie de faible largeur, séparée de la chaussée par un ouvrage de type bordure et munie d’une signalisation verticale et horizontale. Son rôle est de sécuriser les déplacements des cyclistes.

Destinés à fluidifier la circulation routière et réduire le nombre d’accidents aux croisements, les carrefours giratoires ont un coût de construction moyen de 500 000 euros HT. Celui-ci peut cependant varier fortement en fonction des besoins en matière de déplacement des réseaux souterrains et des souhaits d’aménagements ou de décoration.

Destiné à sécuriser les déplacements des piétons en milieu urbain, le trottoir a un coût moyen de construction de 50 000 € HT au kilomètre. Délimité par une bordure et surélevé par rapport à la chaussée, il peut être revêtu de différentes façons : bitume, béton désactivé, etc.

Le coût de construction d’une route simple à double sens de circulation est en moyenne de 2 millions d’euros au kilomètre. Cela concerne les rues et routes communales ainsi que les départementales. Ces routes ont peu d’équipements liés et il s’agit essentiellement des systèmes d’évacuation des eaux pluviales et de ruissellement.

Les autoroutes et voies express sont les voiries dont la construction est la plus coûteuse. Cela s’explique par la largeur des voies et la présence d’un terre-plein central, ainsi que par les matériaux mis en œuvre pour permettre à la chaussée de supporter l’intensité du trafic journalier.

Ainsi, une autoroute ou voie express à deux fois deux voies a un coût moyen de construction de 8 millions d’euros HT au kilomètre. Celui-ci passe à 12 millions pour une deux fois trois voies et 16 millions pour une deux fois quatre voies.

Le coût de construction d’une route dépend de plusieurs facteurs et, en premier lieu, du type de route à construire et de son dimensionnement. En effet, selon la nature du terrain d’accueil et du trafic routier supporté par la chaussée, la quantité et le type de matériaux à mettre en œuvre n’est pas le même. Le coût de main-d’œuvre et celui des équipements utilisés, comme les engins de terrassement, les systèmes de guidage 3D et les engins destinés à appliquer les revêtements de surfaces comme les finisseurs, les alimentateurs de finisseurs et les compacteurs, influence aussi grandement le prix d’une route.