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Matériel de construction routière : comment bien le choisir ?

Matériel de construction routière : comment bien le choisir ?

Construire une route, quelle que soit sa nature, demande à la fois un véritable savoir-faire et être parfaitement équipé pour obtenir un résultat optimal. Dans cet article, nous verrons pourquoi il est essentiel de bien choisir son matériel, les engins incontournables qu'il est nécessaire d'avoir lors d’un chantier de construction routière et leurs caractéristiques, les éléments de votre chantier à prendre en compte ainsi que les avantages et inconvénients relatifs à l’achat et à la location dudit matériel.

Pourquoi est-il important de bien choisir son matériel de construction routière ?

Matériel de construction routière : les indispensables

Matériel de construction routière : les indispensables

Avoir entre ses mains un matériel adapté, acheté ou en location, permet :

  • D’être efficace : utiliser un engin parfaitement adapté vous permettra de tenir vos délais de réalisation, en limitant notamment le nombre de passages nécessaires à la réalisation des chaussées.
  • D’offrir un cadre sécurisant pour vos employés : l’utilisation d’un engin de construction routière n’est pas anodin et sa présence sur un chantier est une source de dangers pour les ouvriers et conducteurs œuvrant sur la chaussée. Utiliser un engin adapté limitera au strict minimum sa proximité avec les piétons et autres engins, même si la prudence reste de mise, et diminuera les risques d’accidents.
  • D’offrir à vos clients un travail de qualité : vous limitez les imperfections et valorisez le travail de votre entreprise si vous êtes un professionnel.
  • De permettre une utilisation sereine aux utilisateurs : grâce à un choix judicieux de matériel, votre route est vouée à durer dans le temps, même en cas de fort trafic. Stable et sécurisée elle prodiguera ses services durant de nombreuses années aux utilisateurs et limitera les dangers auxquels ceux-ci sont exposés (nids de poules, affaissements…).
  • De limiter les coûts de maintenance : Une route réalisée avec des engins adaptés permettra de limiter les frais d’entretien liés à la voirie. Si vous êtes entrepreneur, c’est également une façon efficace de fidéliser vos clients, qui feront à nouveau appel à vos services pour d’autres projets ou pour la réfection de la même route après de longues années de bons et loyaux services, plutôt qu’une entreprise concurrente.

Exemples d’engins nécessaires lors d’un chantier de construction routière

La construction d’une route nécessite l'utilisation d'engins variés en fonction de la nature du terrain (brises roche, pelles mécaniques, concasseurs…), néanmoins, 3 d’entre eux se trouveront sur tous les chantiers :

Finisseurs
Les finisseurs assurent l’épandage des différentes couches de revêtement de la route en une couche uniforme, nivelée et lissée lors d’un unique passage.
Parmi les différents matériaux pris en charge par le finisseur, on trouve :
Les matériaux avec une granulométrie allant de 0/4 à 0/30, comme le gravier destiné à une allée résidentielle.

Les enrobés chauds constituant le traditionnel macadam des routes.
Les enrobés spéciaux, qu’ils soient à froid, tiède, rouge (bitume haut de gamme avec porphyre ou oxyde de fer), drainant utilisé sur sols poreux, bicouche (que l’on trouve souvent sur les places de parking ou les allées et dont la durée de vie est inférieure au macadam) ou tout autre enrobé bitumeux.

Dans la grande famille des finisseurs pour enrobé, vous trouverez 6 catégories :

  • Mini (3 à 7 t) permettant une application avec une table extensible allant de 1.10 m à 2.60 m.
  • Midi (8 à 14 t) permettant une application avec une table extensible allant de 1.20 m à 3.40 m.
  • Agence I (15 à 17 t) permettant une application avec une table extensible allant de 2.50 m à 6.50 m.
  • Agence II (17 à 19 t) permettant une application avec une table extensible allant de 2.50 m à 9.00 m. Il est également possible d’adapter une table rigide sur ces modèles, étendant la largeur maximum d’application à 10 m.
  • Grand Travaux I (19 à 21 t) permettant une application avec une table extensible allant de 2.50 m à 9.50 m et une largeur d’application maximum de 11 m avec une table rigide.
  • Grand Travaux II (21 à 25 t) permettant une application avec une table extensible allant de 3.00 m à 9.50 m et une largeur d’application maximum de 13 m avec une table rigide.

Avec sa vitesse de 300 m/h, le finisseur est considéré comme un engin lent. Depuis la réforme des CACES de 2020 de la CNAM, il n’est plus nécessaire de posséder un CACES pour conduire un finisseur (anciennement CACES 5 R372). Seule une autorisation de conduite délivrée par l’employeur sera demandée dans le cadre d’une utilisation professionnelle. Peu de centres proposent une formation à la conduite de finisseur, celle-ci est souvent effectuée en interne auprès des équipes d’enrobé.
Un particulier peut tout à fait conduire un finisseur, à condition de savoir comment l’utiliser et d’avoir un permis VL, sans formation particulière.

Un finisseur

Un finisseur

Alimentateurs
Partenaire du finisseur, l’alimentateur donne à celui-ci l’enrobé dont il a besoin à un rythme régulier. Le finisseur peut alors avancer régulièrement à vitesse constante sans effectuer d’arrêt, ce qui nuirait à la qualité finale de l’enrobé dont l'homogénéité serait médiocre.
Pour éviter cela, il faut maîtriser la vitesse d’alimentation de la trémie du finisseur, ni trop rapide (ségrégation de matériau), ni trop lente (quantité de matériau insuffisante) tout en empêchant que les à-coups reçus par l’alimentateur n’impactent le finisseur.
Alimentateur et finisseur peuvent se suivre sans contact en travaillant en ligne ou en quinconce grâce à un tapis d’alimentation rotatif.
En fonction des fabricants, les alimentateurs peuvent être équipés d’un convoyeur, de barreaux ou de bandes.

Un alimentateur

Un alimentateur

Compacteurs
Dernier élément du trio indispensable des engins destinés au revêtement routier, le compacteur suit le finisseur afin de tasser et mettre à plat l’enrobé au sol. C’est l’étape finale du revêtement.
Ce rouleau compresseur rapproche les éléments solides du sol (sable, éléments granuleux…) et permet de chasser l’air, produisant ainsi une surface plus compacte et durable.
Pour un compactage réussi, on commencera par un passage sur les bordures et les raccords de chaussée avant de passer sur l’intégralité de la surface d’enrobé. Pour ne pas altérer l’uniformité du revêtement, on désactivera la vibration lors d’un virage ou à l’arrêt, lorsque toute la surface à compacter aura été parcourue.

Il existe 4 types de compacteurs :

  • À pneus : polyvalent, il se prête à une utilisation sur sol sableux ou argileux de par sa mobilité.
  • Statique à cylindres lisses : réservé à l’enrobé très fin (inférieur à 4 cm).
  • Statique à pieds dameurs : réservé aux terrassements importants avec une vitesse de 6 à 12 km/h.
  • Vibrant à pieds dameurs ou à cylindres lisses : également polyvalent, le compacteur vibrant impacte considérablement le compactage pour une efficacité accrue en comparaison d’un compacteur à pneus.

Les compacteurs destinés aux travaux d’enrobé disposent d’un système d’arrosage des billes.
Pour conduire un compacteur, vous devrez être en possession d’un CACES R482 catégorie D (anciennement R372M catégorie 7).

Un compacteur

Un compacteur

Les caractéristiques à prendre en compte

Pour choisir votre engin de chantier idéal, vous devrez tenir compte de plusieurs points :

La technologie
Aujourd’hui la technologie embarquée des engins et de leurs outils permet un niveau de finition sur mesure et la prise en compte de toutes les caractéristiques d’un chantier.
Ainsi, côté finisseurs on notera des innovations technologiques différentes notamment au niveau :

  • De la table : celle-ci peut être équipée de la technologie DV (précompactage dameur et vibreur, conseillée pour une couche entre 3 et 8 cm.) ou HPC (Haut Pouvoir de Compactage, conseillée à partir d’une épaisseur d’enrobé supérieure à 15 cm.).
    Si on trouve des tables fixes, uniquement réglables à l’arrêt, il existe également des tables extensibles en marche grâce à des vérins hydrauliques permettant d’adapter la largeur de pose aux besoins du chantier.
    Dans le cas de la création de profils spéciaux, vous trouverez également des tables de pose à 3 points d’articulations.
  • Du système de guidage : attaché au bras de nivellement, il se compose d’un moniteur de nivellement muni d’un capteur et d’une référence de guidage permettant d’ajuster l’altimétrie de la table grâce aux vérins de nivellement. Le système de guidage peut être manuel, automatique, ou “vis calées” avec des points d’attache maintenus à hauteur constante.
    Certains modèles de finisseurs et leur tables sont équipés de système de guidage 3D, comme NIVELTRONIC? Plus afin d’asseoir un contrôle plus poussé, comme sur les dévers, la direction de travail ou le nivellement par exemple.
  • Les alimentateurs disposent quant à eux de panneaux infrarouges permettant le préchauffage de la bande du convoyeur, évitant ainsi à l’enrobé de coller. Certains convoyeurs proposent également une bande en forme d’auge afin de limiter la perte de matériaux.

Chez les compacteurs, en plus du choix d’un type d’engin, vous trouverez des équipements supplémentaires voués à améliorer la qualité de l’enrobé :

  • Des systèmes d’arrêts de vibration.
  • Une mise en marche et des accélérations/décélérations progressives.
  • Des jupes permettant le maintien en température des cylindres et empêchant l’enrobé de coller.
  • Des roues de compactage latérale pour limiter les déformations, notamment sur les bordures.

La puissance et la capacité
Afin de mener vos travaux dans de bonnes conditions, vous devrez veiller également à adapter la puissance du tracteur de votre engin.
Le finisseur en compte 3 types :

  • T1 : Avec une puissance maximum de 75 kW pour une masse ne dépassant pas les 12,5 t, les finisseurs de catégorie T1, comme notre Super-Mini 800-3i, permettent le répandage de 430 t/h d’enrobé dans le meilleur des cas et ne permet pas la régulation de l’alimentation.
  • T2 : Compris entre 75 et 120 kW de puissance pour une masse entre 12.5 et 20 t, les finisseurs de la catégorie T2, comme notre Super 1800-3i, peuvent fournir un débit entre 430 et 705 t/h et présentent un dispositif de régulation d’alimentation.
  • T3 : Avec une puissance minimum de 120 kW et une masse minimum de 20 tonnes, les finisseurs de la catégorie T3, comme notre VOLVO P8820D offrent un débit supérieur à 705 t/h et disposent d’une régulation de l’alimentation.
    Grâce à une trémie adaptée, un alimentateur pourra contenir jusqu’à 16.4 t de matériau afin de fournir le finisseur et permettre le déchargement rapide d’un camion.

La mobilité
Vous devrez également penser à ce que les dimensions de votre outil soient en adéquation avec le chantier à réaliser.

Inutile, par exemple, d’utiliser un finisseur de type Grand Travaux II si vous réalisez une route de montagne à sens unique large de 3.5 m sans zone de retournement adéquate, surtout si vous côtoyez d’autres engins sur le chantier.

De la même façon, n’hésitez pas à prendre en compte le rayon de braquage de vos engins et la pente pour laquelle ils sont étudiés.

La sécurité
En plus de l’expérience de vos conducteurs, la sécurité sur un chantier de construction routière tient aussi à l’évolution des engins.

Certains alimentateurs disposent d’un régulateur automatique de l’espacement avec les véhicules et d’une protection anticollision afin de ne pas entrer en contact avec le finisseur par exemple.

Si globalement, les cabines proposent d’excellents champs de vision, travailler aux commandes ou à proximité d’un engin de chantier nécessite une vigilance accrue.

Les coûts
L’utilisation d’engins entraîne naturellement un coût lié à leur acquisition ou leur location, mais également en transport et en consommables (carburant, changement des pneumatiques et/ou des chenilles, vérification générale périodique…).

N’hésitez pas à comparer les performances motrices des engins, certains sont plus économiques que d’autres.

De même, intéressez-vous à leurs dimensions et à leurs poids. L’alimentateur MT 3000-3i Standard ne demande qu’une remorque surbaissée standard grâce à son poids et sa hauteur de transport par exemple.

Chantier de construction routière

Chantier de construction routière

Les facteurs à considérer

Le type de travaux
Avant de choisir vos engins, vous devrez considérer le type de travaux à réaliser, la conception d’une petite allée de garage pour un propriétaire particulier, une voirie départementale ou l’élaboration d’une 4 voies sur l’autoroute de nuit ne comportent pas les mêmes contraintes de place, de bruit, de pente, de surface de revêtement etc…
Ce n’est qu’une fois tous ces éléments en mains que vous pourrez dimensionner votre matériel et choisir judicieusement leurs caractéristiques et équipements.

Le budget
Que ce soit à l’achat ou en location, avoir à disposition les engins idéaux pour votre construction de route nécessite un budget.
Comptez 25 000 à 750 000 € pour l’achat d’un finisseur, 90 000 à 600 000 € pour un alimentateur et de 15 000 à 120 000 € pour un compacteur.

Achat ou location ?

Acheter son matériel ou le louer, telle est la question… Voyons les avantages et les inconvénients de ses 2 solutions :

Avantages / inconvénients de l’achat
En achetant vos engins vous n’aurez pas de problème de mise à disposition et serez seul maître de leur utilisation. Vous pouvez également générer des revenus complémentaires en les mettant en location lorsqu’ils ne sont pas en fonction.
D’un point de vue comptable, vos achats feront partie des immobilisations corporelles et sont amortissables.
Quant à la fiscalité, si elle n’offre plus le suramortissement instauré par la loi Macron de 2016 permettant une déduction du résultat imposable de 40 % du prix de revient, la CARSAT propose un remboursement de 40 % du prix HT du matériel acheté (dans la limite des 25 000 €) à condition d’être une entreprise de moins de 50 salariés et d’effectuer cet achat en prévention des risques encourus par vos employés.

Vous devrez cependant être en mesure de stocker vos engins dans de bonnes conditions. Vous serez également tenus de les entretenir et de les assurer, ce qui engendre des coûts supplémentaires. Dans le cas des engins de chantier, une vérification générale périodique doit être faite tous les ans afin de s’assurer de leur bon fonctionnement. Vous pouvez réaliser cette opération en interne si vous ne souhaitez pas faire appel à une entreprise extérieure.
Enfin, vous devrez assurer seul le transport de vos engins et devrez trouver les opérateurs en interne pour les utiliser ou faire appel à une entreprise d’intérim.

Avantages / inconvénients de la location
La location vous permettra d’accéder à des engins entretenus à un prix plus abordable sur la durée de votre choix et adapter le matériel en fonction de chaque construction. Par exemple, pour la location d’un finisseur à la journée, comptez entre 200 et 5000 €, assurance et transport compris. Certains loueurs proposent également la mise à disposition d’un chauffeur.
Vous éviterez ainsi la nécessité d’une zone de stockage pour entreposer vos engins.

Si cette solution apporte une souplesse appréciable d’un point de vue financier et logistique, vous serez malheureusement tributaire de la disponibilité du matériel.

Conclusion

Le choix et le dimensionnement de vos engins de chantier dépendra surtout du chantier en lui-même et de votre budget. Néanmoins, celui-ci ne doit influencer négativement ni la qualité de votre travail ni les conditions de travail de vos opérateurs. Pour cela, la location d’engins offre une alternative intéressante pour une construction routière de qualité et des coûts plus légers.